Asilah la Portugaise de ses remparts et tours à ses trésors archéologiques
Les remparts, les tours et les sites archéologiques d’Asilah offrent un aperçu inestimable de l’histoire complexe de cette petite ville côtière, marquée par une multitude d’influences culturelles et de périodes historiques.
Les bastions, les portes et les tours d’Asilah
Les bastions d’Asilah, s’étendant sur près de 7 hectares, entourent la médina et témoignent d’un riche passé historique. Érigées en pierres solides, ces murailles offrent une vue panoramique sur l’océan Atlantique. Elles constituent des points d’observation stratégiques, soulignant l’importance militaire et défensive de la ville durant l’époque coloniale.
Ce qui distingue Asilah la Portugaise, ce sont ses impressionnants bastions, qui sont des éléments emblématiques de cette cité côtière située au nord du Maroc. Édifiés principalement au XVe siècle sous l’égide des Portugais, les remparts d’Asilah ont été conçus par l’architecte militaire Diogo Boitaca. Les portes Bab al-Homer et Bab al-Bahr, anciennement connues sous les noms de Porta da Vila et Porta da Ribeira, ont vu leur statut évoluer lorsque la ville fut définitivement intégrée au royaume marocain au milieu des années 1950.
Parmi les bastions et tours les plus remarquables, la Coraça (Borj al-Bahr) et la Torre de Menagem (Borj al-Kamra) se distinguent. La première, construite entre 1508 et 1516, avance sur la mer et servait à surveiller les arrivées et départs d’approvisionnements et de renforts. La seconde, en tant que tour principale du rempart, se présente avec une allure imposante. Cependant, ces fortifications n’ont pas pu empêcher la victoire musulmane et le retour de la ville sous souveraineté marocaine au XVIIe siècle.
La Kasbah
Ce quartier fortifié, édifié au début du XVIe siècle, est également un site historique remarquable. Bien qu’Asilah ne conserve aucun vestige de la Kasbah érigée par Al-Qasim Ibn Idris et Mousa Ibn Abi Al-Afiya aux IXe et Xe siècles, elle-même n’étant pas un site archéologique au sens traditionnel, ses murs et structures témoignent d’une histoire riche qui a façonné la ville.
Site archéologique de Kouass
Situé sur la rive droite de l’oued Gharifa, à quelques kilomètres au nord d’Asilah, le site de Kouass bénéficie de la proximité d’un port naturel et de terres fertiles. Les fouilles effectuées ont permis de dégager plusieurs fours de potiers d’époque préromaine, ayant produit des amphores et des céramiques durant une période s’étendant du VIe au Ier siècle avant J.-C. Outre ces ateliers, un archéologue a identifié une construction défensive, présentant des similitudes techniques avec les bâtiments pré-romains de Tamuda et de Lixus, ainsi que des usines de salaisons datées de l’époque impériale (I-IIe siècle après J.-C.), un aqueduc et une citerne.
Site archéologique de Dchar Jdid (Zilil)
Les fouilles menées sur ce site ont permis de mettre au jour des quartiers d’habitation, un grand temple, un ensemble thermal, ainsi qu’une imposante citerne à quatre compartiments, alimentée par un aqueduc partiellement souterrain.