Escale à Larache, petite ville à l’abri des circuits touristiques

Alors qu’elle souffre d’un abandon inexpliqué, Larache attire encore quelques ‘amoureux’ des villes dont l’histoire pèse malgré l’oubli.

Sophie Giagnoni, journaliste à l’Obs a signé un excellent portrait de la ville de Larache dont voici quelques extraits importants : « Bâtie à l’embouchure du fleuve Loukkos, à près de 90 kilomètres au sud de Tanger, Larache vit au rythme de la pêche.

Peu d’activités culturelles ici – à part les ruines de Lixus, port carthaginois et romain sur l’autre rive -, mais une douceur de vivre baignée par le soleil.

La petite ville s’éveille le matin avec son marché aux poissons, s’assoupit aux heures chaudes de la journée, avant de se réanimer en fin d’après-midi autour de la place centrale de style arabo-andalou, avec ses terrasses et ses cafés. Rien de plus paisible que quelques jours à Larache.

Il est temps de réapprendre l’art de la contemplation : depuis les hauteurs de la médina, commencer par flâner au gré des ruelles tortueuses et des maisons blanches aux portes bleues ; attablé sur le port, chez Chentouf, le meilleur restaurant de poisson de la ville, admirer qui des marins, des embarcations et des casiers de pêche arborent le plus de couleurs bariolées ; au café Al Kasaba, dans le petit souk Esseghir, recenser tous les éléments décoratifs raffinés noyés dans la déliquescence des façades, avant de rejoindre le marché aux volailles, poissons, fruits et fleurs, établi dans un somptueux bâtiment de style mauresque.

Enfin, rejoindre l’ancien fort tombé en ruines et la rue Gbibet où plusieurs larges terrasses permettent d’embrasser toute la médina.
Sur le front de mer, c’est au Balcon Atlantico ou au café Arabia que l’on achève de profiter du panorama au soleil couchant…

L’écrivain et poète Jean Genet vécut l’essentiel des dix dernières années de sa vie à Larache, dont il adorait le paysage, la nostalgie, la beauté sombre des hommes.
Il y fréquentait le café Lixus, récemment restauré, dont l’esprit d’époque se niche davantage aujourd’hui dans les petits cafés voisins, sous les arcades de la place de la Libération, toujours appelée « d’España ».

Tout séjour à Larache s’achève par un petit pèlerinage sur sa tombe, dans le cimetière chrétien au bout de la corniche. Prise entre les hauts murs de la prison et les anciens abattoirs espagnols, la modeste stèle regarde vers l’océan…. »

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