Inscription de Tanger au patrimoine mondial de l’humanité : Patrimonialisation et dynamique touristique

​L’inscription de Tanger au patrimoine mondial de l’humanité accentuera certainement, la mise en valeur touristique de son patrimoine et aidera à la prise de conscience de ses différentes valeurs et de l’intérêt qu’il suscite.

A cet effet, les habitants de la médina et des autres espaces historiques doivent être les véritables acteurs de la dynamique de «patrimonialisation» pour faire émerger une satisfaction identitaire qui se fera ressentir auprès des touristes lors de leur visite des différents lieux du patrimoine.

Cette prise de conscience améliorera la perception que les habitants ont de leur patrimoine et contribuera ainsi à renforcer un attachement envers les « éléments » qu’ils auront tendance à vouloir protéger afin de les léguer à leurs enfants, aux générations futures.

Les habitants des espaces historiques ne doivent pas être , cependant, les objets passifs du « regard touristique » mais des sujets actifs qui construisent des représentations de leur « patrimoine culturel » à l’intention des touristes — des représentations fondées à la fois sur les « systèmes de références patrimoniaux » et sur leur interprétation des désirs des touristes.

Ainsi, si le « tourisme culturel », a toujours aidé à la construction de l’identité culturelle de la médina de Tanger , il va falloir « déléguer » aujourd’hui aux « tangérois » le soin d’en assurer la protection, la valorisation et la promotion.

L’attribution du succès du développement touristique de Tanger à sa médina et au pouvoir d’attraction de son identité culturelle multiple, lie le sort de son patrimoine à celui du tourisme, en ce sens qu’on ne doit pas se contenter de proposer aux visiteurs des attractions factices mises en scène à leur intention, mais de les inviter à participer à des commémorations / manifestations culturelles et artistiques authentiques : festivités , cérémonies , traditions coutumières … qui peuvent fournir l’occasion d’animation touristique du patrimoine, sans trop tomber dans la « folklorisation » .

A partir de la, on pourra parler de « culture touristique » chez les habitants de la médina, mais à condition que les gens arrivent à confondre patrimoine et tourisme, ou en d’autres termes les impératifs de la promotion touristique de leur patrimoine culturel avec la volonté de sa préservation.

Ben Ataya Abderrazak , enseignant chercheur à l’ISITT

 

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