Lever de rideau sur la 20ème édition du Festival de Khouribga

Dans une ambiance festive rythmée par les chants d’Al Aïta et de danses folkloriques s’est ouverte, samedi soir, la 20ème édition du Festival du cinéma africain de Khouribga (FCAK).

L’ouverture de cette édition (9-16 septembre) a été marquée par un hommage posthume au critique égyptien Samir Farid, qui a consacré sa vie au cinéma. Un dévouement dont témoignent ses écrits où il développe toute une théorie sur le film égyptien en particulier.

Ses relations avec le FCAK remontent à 1983 lors de sa 2ème édition. Son assiduité au festival traduit sa conviction que ces derniers demeurent des opportunités pour poser les questions liées aux cinémas arabe et africain.

KhouribgaS’exprimant à cette occasion, le président de la Fondation du Festival du cinéma africain de Khouribga (FFCAK), Noureddine Sail, a souligné que la survie d’un festival totalement africain pendant plus de 40 ans relève en premier lieu de la passion du cinéma, du militantisme culturel et d’une volonté absolue des ciné-clubs du Maroc et des intellectuels de dédier une manifestation à la grandeur de l’identité africaine.

« S’il n y avait pas cette philosophie fondamentale fondée sur la passion et la volonté d’exister et de réapproprier notre propre image africaine, ce festival n’aurait pas pu tenir pendant toute cette période », a-t-il affirmé.

L’idée de départ était de créer une plate-forme de rencontres et d’échanges entre les cinéastes africains, pour finir comme endroit de cinéphilie incontournable qui fait réellement exister l’expérience créative africaine, a relevé M. Sail, mettant en avant les grandes œuvres cinématographiques africaines qui ont été projetées depuis la création de ce festival.

Il a, ainsi, appelé les Etats africains à prendre la pleine responsabilité qui leur incombe afin de développer réellement leur cinématographie en mettant à la disposition des cinéastes africains tous les moyens nécessaires.

Sous un tonnerre d’applaudissement, le public a reçu le jury de la compétition officielle présidé par le poète et écrivain marocain Abdellatif Laâbi, qui s’est dit fier de présider le jury de ce festival de grande envergure, qui renforce l’appartenance et l’attachement au continent africain.

Le jury se compose de l’actrice Rokhaya Niang (Sénégal), de l’artiste plasticienne Zoulikha Bouabdellah (Algérie), de l’actrice Sonia Oukacha (Maroc), de l’auteur et musicien Ray Lema (RDC), du producteur et réalisateur Pedro Pimenta (Mozambique) et de Nico Simon, président d »’Europa Cinemas » au Luxembourg.

La compétition officielle de cette 20ème édition connait la participation de 14 films, qui seront en lice pour remporter le grand prix « Ousmane Sembène ».

Il s’agit de « Children of Mountain » de la réalisatrice ghanéenne Priscilla Anany, de « Félicité » du réalisateur sénégalais Alain Gomis, de « Frontières » de la burkinabé Apolline Traoré, de « Good luck Algeria » de l’Algérien Farid Bentoumi, de « Hedi, un vent de liberté » du Tunisien Mohamed Ben Attia, d’ »Un jour pour les femmes » de l’Egyptienne Kamla Abou Dikra, et de « Kalushi » du Sud-africain Mandela Walter.

Sont en lice également « Organisation incontrôlable » du Béninois Arnold Aganssi, « Solim » du Togolais Steven Af, « L’orage africain » du Béninois Sylvestre Amoussou, « Le belge noir » du Rwandais Jean-Luc Habyarimana, « Le train de sel et de sucre » de la Mozambicaine LicinioAzevedo, « Wùlu » du Malien Daouda Coulibaly, et « Hayat » du Marocain Raouf Sebbahi.

Le festival prévoit d’autres prix dont celui du jury, de la réalisation, du scénario, le prix « Mohamed Bastaoui » du meilleur premier rôle masculin, le prix du meilleur premier rôle féminin et les prix des meilleurs seconds rôles masculin et féminin.

Concernant le jury du prix culturel de la cinéphilie « Don Quichotte » décerné par la Fédération nationale des ciné-clubs au Maroc, il comprend trois membres représentant 3 ciné-clubs marocains à savoir Bouchaib Jamoussi (Kénitra), Boujou Jilali (Mohammedia) et Benrachid Khalid (l’association du ciné-club de Khouribga).

Ce festival est aussi un moment de débat et d’échange en plaçant la question de l’identité dans le cinéma africain au centre du débat du principal colloque de cette 20è édition.

La programmation de cette année se veut une belle palette haute en couleurs et en charge culturelle et de productions cinématographiques, qui illumineront les coups de projecteurs au festival de khouribga au bonheur des cinéphiles, des critiques, des intellectuels et d’un large public assoiffé d’art et de cinéma.

Les organisateurs ont choisi le Rwanda, en tant que « Ciné invité » de cette édition, en jetant la lumière sur les productions audiovisuelles et cinématographiques consacrées au génocide rwandais, qui avait fait près de 800.000 mille morts en 1994.

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