Musée la Kasbah des cultures méditerranéennes de Tanger

Dessin : Abdelkoddouss Elmachra

La Fondation Nationale des Musées (FNM) a élaboré un projet de restauration et de réhabilitation pour le Musée de la Kasbah de Tanger dans le cadre de sa stratégie de rénovation des musées.

Après plusieurs mois de travaux, le Musée la Kasbah des cultures méditerranéennes est depuis juillet 2016 un lieu plus accueillant et attractif, avec une nouvelle scénographie qui a permis de rendre toute leur dimension aux collections présentées.

Présentation générale 

Le Musée de la Kasbah des cultures méditerranéennes représente un lieu patrimonial incontournable et une partie importante de la mémoire collective méditerranéenne. Il compte également parmi les plus anciennes institutions culturelles témoignant de la richesse et de la diversité du bassin méditerranéen.

Il est niché au coeur de la Kasbah de Tanger, ville qui jouit de nombreux atouts géostratégiques. Cette situation lui confère le rôle essentiel d’interface entre l’Afrique et l’Europe, ainsi qu’entre les deux espaces maritimes que sont l’Océan Atlantique et la Méditerranée. Connu auparavant sous le nom du Palais de la Kasbah dit « Dar Al- Makhzen » ou « Palais du Sultan », le Musée occupe la partie Est de la Kasbah de Tanger. Bénéficiant d’une position stratégique, le site avoisinant le palais aurait été utilisé par les Carthaginois et les Romains, comme en témoigne la légende selon laquelle un temple d’Hercule s’y serait dressé autrefois.

Pendant la première période de l’occupation musulmane, les sources historiques parlent d’un gouverneur installé à l’emplacement du Palais de la Kasbah de Tanger au XIIème siècle. Cependant, les données archéologiques restent très insuffisantes pour confirmer cela. Plus tard, ce site vit l’édification successive de la résidence des gouverneurs portugais « Domos Praefecti » entre 1471 et 1661, puis d’un château plus important « Upper Castle » qui fut la résidence des gouverneurs anglais de 1662 à 1684.

Le palais de la Kasbah est l’oeuvre d’Ahmed Ben Ali, fils du Caïd Ali Ben Abdellah El Hamani Errifi, qui chassa l’occupant Anglais en 1684. Une inscription de fondation ciselée
dans le revêtement mural en zellige de la « Qobbat dar el Boukhari » indique la date de 1151 de l’hégire, soit 1737-1738 après J.-C. Depuis, ce monument constitue le siège du pouvoir et le symbole de l’autorité locale. Le bâtiment a connu plusieurs restructurations sous les règnes des sultans Moulay Slimane et Moulay Hassan Ier.

Les collections

Le Musée la Kasbah des cultures méditerranéennes offre à ses visiteurs la découverte d’une exposition exceptionnelle, constituée de collections archéologiques et ethnographiques qui reflètent la diversité et la spécificité de Tanger.

L’exposition se déploie en un parcours flexible : il se décline en trois sections organisées suivant l’acheminement architectural du Palais. Un parcours chronologique éclairé par des arrêts thématiques permet ainsi aux visiteurs de contempler la beauté du bâtiment, mais aussi de reconstituer, de reconstruire et de s’approprier l’histoire de la ville et de ses interactions avec le monde méditerranéen.

Première section

La visite s’ouvre sur un focus éclairant les sites archéologiques riches en matériel muséal et se poursuit par un voyage au travers des époques les plus éloignées de la préhistoire, dans un espace intitulé « Des premiers chasseurs aux premiers paysans ». Les objets exposés démontrent la densité et l’ancienneté du peuplement, et ce déjà durant le Paléolithique inférieur (Acheuléen), du Paléolithique moyen (Moustérien, Atérien) et de l’Epipaléolithique. La néolithisation inaugure une époque nouvelle caractérisée par le façonnage de l’argile et le polissage des haches. La pratique d’élevage est bien attestée par la présence de restes d’animaux domestiques, les moules et les galets trahissent un début d’activité agricole.

Le visiteur est ensuite amené à se plonger au cœur des civilisations méditerranéennes pré-romaines avec un éventail d’objets illustrant l’histoire matérielle de Tanger et de son arrière-pays ; des céramiques, des figurines en terre cuite, des bijoux en argent de tradition phénicienne, des amulettes, des colliers en argent, des coquilles d’œufs d’autruche décorées. La salle suivante est consacrée à la période de romanisation de la région. Un bas-relief  représentant une scène de banquet couché ainsi qu’un bloc d’entablement évoquant le thème de la victoire par le sacrifice y sont exposés. Des pièces emblématiques de la diversité iconographique des objets archéologiques romains qui attestent l’appartenance culturelle du Maroc à la grande civilisation méditerranéenne. Par la suite, l’exposition met en lumière une collection d’objets attestant l’islamisation et les grandes dynasties qui se sont succédé au Maroc. Le visiteur pourra admirer la « Koubba K’bira », une grande coupole ornée de plâtre et de bois de cèdre sculpté et peint. Elle recouvre une salle majestueuse, meublée de zelliges et abritant une riche collection d’enluminures et d’écritoires.

A voir dans également dans cette section, des vers de poésies qui décorent les murs, ainsi qu’un magnifique manuscrit de Coran du XIIIème siècle doré et enluminé ainsi que le recueil de prières « Dalil Al Khayrat ».

Un espace est également exclusivement dédié au site de Qsar Sghir, tandis qu’un autre aborde l’occupation portugaise et la libération de Tanger par les Alaouites.

Deuxième section

La suite du parcours amène le visiteur à découvrir une section dédiée aux traces matérielles renseignant sur les importantes activités commerciales qui opéraient entre la péninsule tingitane et d’autres civilisations méditerranéennes.

Le sol du patio est pavé d’une mosaïque provenant de Volubilis « Navigum Veneris », représentant la déesse Vénus dans une scène marine. Cette exposition est enrichie d’œuvres exceptionnelles, notamment, un vase à décor de poisson, un Ouchebti égyptien ainsi qu’une Oenochoé étrusque.

Témoignages des rencontres fécondes entre les civilisations méditerranéennes et les populations autochtones, ces objets confirment la richesse du positionnement géographique de la ville de Tanger, au confluent des routes maritimes.

Troisième section

L’exposition se termine par un focus thématique sur la « Religion et les rites funéraires », grâce à plusieurs témoins archéologiques exhumés des nécropoles de la région. Dans cette salle, le visiteur peut contempler  une maquette grandeur nature du tombeau punique de Mghogha ainsi que son mobilier d’accompagnement, une sépulture d’un enfant inhumé dans une jarre, des sarcophages en plomb, des urnes d’incinération découvertes dans la nécropole de Marchan ou encore des fresques peintes de la nécropole Boukhachkhach.

En dehors de l’exposition, le visiteur peut admirer le « Riad As Sultan ». Ce jardin de style maroco-andalou est doté d’une fontaine.  Il présente à ciel ouvert,  une collection lapidaire (chapiteaux en marbre, margelles de puits) et des canons.

Informations pratiques :

Horaires d’ouvertures : Ouvert toute la semaine, sauf le mardi, de 10h00 à 18h00.

Tarifs d’entrée : 20 dhs pour les adultes – 10 dhs pour les enfants – 5 dhs pour les moins de 12 ans

Vendredi : gratuit pour les nationaux et les résidents étrangers au Maroc

Visites guidés sur RDV.

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Adresse : Place de la Kasbah, 90030, Tanger

Téléphone : 0539 33 44 81

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