Visa For Music, une édition marquée par l’hostilité déclarée du BMDA

Visa For Music a réinstallé mercredi dans le centre de Rabat, ses stands et sa sono dans une ambiance tendue, marquée cette année par l’hostilité déclarée du Bureau marocain des droits d’auteurs.

Depuis quatre ans maintenant, le Maroc a son marché de la musique. Artistes, producteurs, techniciens du son, organisateurs de festival ou simples mélomanes, ils ont eux aussi un espace consacré à leur métier, à l’instar d’un salon de la voiture ou de l’agriculture.

A la différence près que la musique est un bien différent des autres, qui échappe aux schémas économiques classiques, une réalité qu’ont du mal à saisir les logiques technocratiques de certains pouvoirs publiques, comme nous l’explique Younes Boumehdi, une des chevilles ouvrières de l’évènement, par ailleurs président de la fondation Hiba partenaire de Visa For Music, en marge d’une conférence de presse tenue ce mercredi à Rabat.

« L’objectif de ce salon, depuis le début, est d’encourager l’émergence d’une industrie créative. Malheureusement, nous n’avons jamais eu l’appui des pouvoirs publics » regrette le fondateur de Hit Radio.

« Ce que ne comprennent pas nos responsables, c’est que la musique et la culture de manière générale, sous-tendent un véritable marché générateur d’emplois. Il y a un véritable enjeu économique », insiste Younes Boumehdi qui ajoute que « la culture dans notre pays est malheureusement perçue comme une vitrine folklorique, plus qu’autre chose ».

Reflet du gouffre qui sépare les pouvoirs publics des professionnels des métiers de la musique, une plainte a été récemment déposée par le Bureau marocain des droits d’auteurs (BMDA) visant l’évènement Visa For Music pour non-paiement des droits d’auteur. Fait surprenant, la plainte est adressée au directeur du Théâtre national Mohammed V de Rabat qui abrite l’évènement.

« C’est tout à fait inédit puisque le BMDA et le théâtre Mohamed V sont sous la tutelle d’une même entité, le ministre de la Communication et de la culture » fait remarquer Younes Boumehdi, une situation qui s’expliquerait par les relations tendues qu’entretient le BMDA avec un des participant de Visa For Music, la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (SACEM, équivalent de du BMDA en France).

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