» Pluie de sueur » du réalisateur marocain Hakim Belabbes projeté dans le cadre du Festival international du film du Caire présente un maillage unique en son genre.
Le long-métrage » Pluie de sueur » du réalisateur Hakim Belabbes relate avec éloquence les multiples facettes de la réalité, à travers des séquences et des images pleines de sensibilité porteuse de valeurs humaines profondes de persévérance et de résilience face à un quotidien pénible.
Le film marocain projeté dans le cadre de la compétition « Les perspectives du cinéma arabe des longs métrages et documentaires » de la 39ème édition du Festival international du film du Caire (21-30 novembre) présente un maillage unique en son genre des émotions humaines, narrant la lutte au quotidien de l’être humain face à une nature hostile avec un langage simple.
Tout au long des 126 minutes, soit la durée du long métrage, le réalisateur Hakim Belabbes a opté pour un langage simple rompant avec le mode classique de narration pour raconter les différents aspects de la lutte de l’être humain face à la dure réalité et sa persévérance en dépit de la souffrance.
Pour le réalisateur, la pluie salvatrice est porteuse de bonheur pour la famille de Mbarek interprété par l’acteur Amine Naji et met un terme aux peines. Mais ce bonheur tarde à venir obligeant le héro du long métrage à chercher à tout prix des solutions pour abréger ses souffrances.
C’est ainsi l’intrigue de l’histoire, le héro va-t-il quitter la campagne pour trouver une opportunité d’emploi afin d’honorer les échéances du crédit bancaire qui l’accable ou poursuivra-t-il sa recherche de l’eau pour irriguer son champs qui pâtit des effets de la sécheresse.
Connu et reconnu pour sa fine touche cinématographique propre à lui, le réalisateur a intégré la thématique de l’Handicap dans la trame de l’histoire en associant le personnage d’ »Ayoub », un enfant à besoins spécifiques, qui interprète le rôle du fils de Mbarek croyant au talent de ce personnage, dans un message clair : l’handicap ne peut en aucun être un obstacle à la créativité cinématographique.
L’enfant Ayoub interprété par Ayoub Khalfaoui ou « Khlika » (créature dans son sens péjoratif) comme le surnomme son père à cause de son handicap mental. Le père estimant qu’Ayoub n’est pas l’enfant idéal.
L’enfant qui a réussi à jouer avec brio les premiers rôles du film grâce à sa spontanéité, s’est imposé comme un élément clé de l’histoire, en tentant de prouver à sa mère « Ayda » interprété brillamment par Fatima Zahra Bennacer ses capacités et sa persévérance dans la recherche de l’eau.
Comme à l’accoutumée, Hakim Belabbes a choisi d’évoquer des gens simples qui ne ménagent aucun effort pour gagner leur vie, leur unique souci est d’avoir une vie digne et surmonter les lourdes charges du quotidien avec ses peines et ses joies.
Trois films marocains au Caire
En recourant à un langage simple pour relater les liens entre l’homme et la terre, le réalisateur a su narrer avec professionnalisme une histoire humaine, agrémentée par la contribution spontanée du talentueux Ayoub, donnant ainsi au film une dimension artistique et humaine raffinée.
Le Film « Sueur de pluie » raconte l’histoire de Mbarek, un paysan qui cultive son lopin de terre dans un petit village marocain. Il permet au spectateur de suivre l’histoire ou plutôt les difficultés dont fait face cet homme ainsi que sa femme Ayda, son vieux père malade et son fils adolescent Ayoub. Ses problèmes ? Une sécheresse qui sévit alors que son terrain est l’unique source de revenus de la famille, et, au même moment, une banque qui le menace de saisir son champ, faute de remboursement de son crédit.
Le film avait décroché le Grand prix du Festival national du film de Tanger 2017.
Trois films marocains participeront à la 39ème édition du festival international du film du Caire..
Deux longs-métrages marocains, en l’occurrence « Pluie de sueur » de Hakim Belabbes et « Maison dans les champs » (Tigmi N’Igran) de Tala Hadid seront en lice dans la compétition « les perspectives du cinéma arabe des longs métrages et documentaires », tandis que le court métrage « Profession tueur » du réalisateur Walid Ayoub concourra dans la compétition « cinéma international de demain des courts métrages » avec la participation de 27 films.
Le critique de cinéma marocain Abdelkarim Wakrim fait partie du jury de la compétition « semaine internationale des critiques des longs métrages et documentaires » aux côtés du producteur égyptien Hossam Alwan et de la réalisatrice grecque Evangelia Kranioti.
La compétition officielle de cette édition, qui a choisi le cinéma australien comme invité d’honneur, sera marquée par la participation de 15 films représentant l’Europe, l’Afrique, l’Asie et l’Amérique latine.
Il s’agit « Fortunata » du réalisateur italien Sergio Castellito, « Une saison en France » du réalisateur tchadien Mahamat Saleh Haroun, « Insyriated » du Belge Philippe Van Leeuw, « Los Perros » de la Chilienne Marcela Said, « Pomegranate Orchard » de l’Azerbaïdjanais Ilgar Najaf, « Tunis By Night » du Tunisien Elyes Baccar, « Nina » du Slovaque Juraj Lehotsky, « The Seeds of violence » du Coréen Lim Tae-Gue et « Redu » de l’Indien Sagar Vanjari.
Le jury du festival international du film du Caire, présidé par l’acteur égyptien Houssine Fahmi, est composé de neuf membres dont les réalisateurs égyptien Khayri Bchara et palestinien Hani Abou Said et chinois Jack Lee en plus des actrices Kinda Alloush (Syrie) et Fabienne Babe (France).
Le cinéma égyptien est absent de la compétition officielle de ce festival, initié par le ministère égyptien de la Culture avec la participation de 175 films représentant 53 pays