La tension continue de monter entre Londres et Madrid autour de Gibraltar depuis la publication d’un projet européen d’orientation de négociations sur la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne.
Ce document stipule que l’Espagne devrait donner son feu vert pour qu’un accord sur le Brexit puisse s’appliquer à ce territoire. Ce qui inquiète des responsables politiques de Gibraltar qui craignent que Madrid puisse exclure l’enclave de tout futur accord commercial.
Mais le gouvernement britannique affirme qu’il « ne cèdera jamais sa souveraineté sur Gibraltar sans l’accord de la population locale ».
Lors d’un entretien téléphonique tenu dimanche avec le chef du gouvernement de Gibraltar Fabian Picardo, la Première ministre Theresa May a assuré qu’elle ne conclurait « jamais d’accord qui laisserait passer les habitants de Gibraltar sous une autre souveraineté sans leur volonté librement et démocratiquement exprimée ».
« Mme May demeure totalement engagée à travailler avec Gibraltar pour obtenir le meilleur résultat possible sur le Brexit et continuera à les inclure pleinement dans le processus » de négociations, précise un communiqué de la primature britannique.
Pour sa part, le ministre britannique des Affaires étrangères Boris Johnson a affirmé que « Gibraltar n’est pas à vendre ». Même son de cloche chez le ministre britannique du Brexit David Davis qui a réitéré la détermination du Royaume-Uni à soutenir Gibraltar.
Le « Rocher » de 6,7 kilomètres carrés, situé à la pointe sud de l’Espagne, compte quelque 33.000 habitants. Les secteurs clés de son économie sont les jeux en ligne et une finance offshore qui attire des capitaux de toute l’Europe.
En 2002, les habitants de Gibraltar avaient rejeté par référendum une proposition de partager la souveraineté avec l’Espagne.