Le cinéma chinois sera l’invité d’honneur de la 23ème édition du Festival International du Cinéma Méditerranéen de Tétouan (FICMT) qui se déroulera du 25 mars au 1er avril 2017, ont annoncé les organisateurs de cette manifestation cinématographique.
Le cinéma chinois est l’invité d’honneur de la 23ème édition du Festival International du Cinéma Méditerranéen de Tétouan, en partenariat avec le Conseil de la Région Tanger-Tétouan-Al Hoceima.
Cet événement spécial reflète les liens étroits qui unissent le Conseil de la Région Tanger-Tétouan-Al Hoceima à la République Chinoise qui a lancé récemment des projets prometteurs, à caractère économique, logistique et scientifique, dans la Région du Nord.
De ce fait, le volet de la 23ème édition du FICMT, consacré au cinéma chinois, est l’un des moments forts de ce rendez-vous incontournable du 7ème art qui se déroule du 25 mars au 2 avril 2017. Le Conseil de la Région Tanger-Tétouan-Al Hoceima qui apporte tout son soutien au Festival de Tétouan a passé des accords avec La Chine dont les investissements dans le Nord du Royaume son porteurs de véritables promesses, sur de nombreux plans.
Cette séance dédiée à La Chine, et qui s’inscrit dans le cadre de la coopération tous azimuts entre les deux pays, donnera aux cinéphiles l’occasion de visionner des films, tous genres confondus, de cette industrie qui a vu le jour en 1896 ; et qui connait actuellement un essor spectaculaire partout dans le monde.
Historiquement, La montagne Dingjun (Dingjun Shan, 1905) est le film qui marque le début de la première génération qui va jusqu’en 1932, année du bombardement de Shanghai par l’armée japonaise détruisant de nombreuses installations cinématographiques. Dans les années 1930, le cinéma chinois atteint un niveau de créativité remarquable. Et c’est alors la deuxième génération de cinéastes chinois, composée de jeunes artistes et intellectuels, comme l’écrivain-réalisateur Sun Yu, d’éducation américaine, et le scénariste communiste Xia Yan, formé au Japon. Les thèmes dominants étaient les droits des femmes, les inégalités sociales ou bien l’exaltation nationale. Les anges du boulevard (MaluTianshi, 1937), esquisse de la vie, de l’amour et de l’injustice sociale dans les bas-fonds de Shanghai pourrait être considéré comme film représentatif de cette époque.
La création de la République populaire en 1949 a marqué un tournant pour ce 7ème art. Un cinéma populaire voit le jour, il est destiné aux vastes régions isolées de l’arrière-pays qui n’avaient encore jamais vu de films. La plupart des films cherchent à assurer une éducation idéologique, ainsi que la promotion des mouvements et des campagnes d’information nationales. Peu après 1949, les importations de films étrangers furent limitées aux productions des autres pays communistes. De nouveaux studios cinématographiques d’État furent créés dans de nombreuses régions. Quelques 600 films furent produits entre 1949 et 1966, début de la révolution culturelle qui interdit les activités cinématographiques durant six ans. De 1966 à 1974, période de la Révolution Culturelle, la cinématographie chinoise tombe en désuétude. Plus aucun film ne sera tourné si ce n’est quelques opéras révolutionnaires et quelques longs métrages. Aussi, des films étrangers d’Albanie, de Corée du Nord, d’URSS, de France (le vieux Fusil) marqueront-t-ils les esprits des Chinois de cette époque
De nouvelles générations émergent au lendemain de la tenue du symposium international du cinéma, en 1984 à Pékin. Les studios sont alors autorisés à diffuser eux-mêmes leur production sans passer par les organismes étatiques. Le maître-mot sera que la qualité l’emporte désormais sur la rigueur politique. De nouveaux cinéastes font leur entrée dans l’arène internationale. Eclot à partir de là, la plus formidable génération du cinéma chinois, celle dont le premier film date d’après 1989. Des noms font leur entrée sur la scène mondiale et assure le rayonnement du 7ème art chinois : Li Yang né en 1959 pour Blind shaft (2003), Wang Chao né en 1964 pour Fantasia (2014), Lou Ye, né en 1965, pour Nuits d’ivresse printanière(2009) ou Mystery (2012) et surtout Wang Bing, né en 1967, pour A l’ouest des rails (2002) ou Les trois soeurs du Yunnan (2012), DiaoYinan, né en 1969, pour Black Coal (2014) et Jia Zhang-ke, né en 1970, pour The world (2004), Still life (2006), I wish I knew (2010). Parmi les plus jeunes, on note aussi une femme Li Yu, née en 1973 pour Buddha mountain (2004). Rappelons qu’en 2015, Kaili Blues est le premier long-métrage de Bi Gan qui remporte le prix du meilleur réalisateur émergent et une mention spéciale du jury au festival de Locarno et la Montgolfière d’or au Festival des 3 continents de Nantes.
Le public aura rendez-vous donc avec une panoplie de films qui reflètent les multiples facettes de la création cinématographique chinoise.