Le premier jeûne des enfants à l’occasion de « Laylat Al Qadr »
À l’occasion de «Laylat Al Qadr», il est de coutume d’initier les jeunes enfants à un premier jour de jeûne pour que celui-ci s’habitue, dès son plus jeune âge, à la sensation d’abstinence, de faim, de soif, mais aussi à la joie ressentie après la rupture du jeûne. Mais il n’est pas toujours facile pour l’enfant d’oublier que son estomac crie famine.
Pour l’occuper, certains parents élaborent divers stratagèmes, certains parents accordent également quelques plaisirs à leurs bambins.
La tradition veut aussi que les petites filles et les petits garçons célèbrent cette journée mémorable dans un cadre festif. Un enfant qui jeûne pour la première fois se trouve au centre de toutes les attentions. Il occupe, à l’heure du f’tour, une place d’honneur autour d’une table bien garnie, et on lui organise une petite cérémonie pour l’encourager à le faire plus souvent.
En effet, on dresse généralement une table spéciale en l’honneur de ses princes et princesses d’un jour et on prépare tous les petits plats traditionnels dont ils raffolent généralement.
Pour le premier jeûne, l’enfant est souvent entouré de quelques invités de son âge ; cousins, cousines, frères et sœurs, pour que celui-ci ne se sente pas seul. En effet, jeûner en compagnie de personnes que l’on aime et avec lesquelles on partage la même première expérience rassure l’enfant. Encore une fois, tout est mis en œuvre pour que ce moment reste gravé dans l’esprit de celui-ci.
Certaines familles aisées font même appel à une animation musicale pour rythmer la soirée du petit jeûneur. Quand vient la rupture du jeûne, toute la famille se réunit autour de la table du ftour pour un festin royal. Mais la journée n’est pas encore terminée. Une fois le ventre bien rempli, on procède au maquillage de la petite fille et à son habillement.
Vêtue d’un caftan traditionnel et arborant de précieux bijoux et chaussant des «babouches», ce sont de vraies petites mariées. Aussi, des cérémonies de henné sont-elles organisées pour l’occasion. Les garçons, eux, portent souvent des «djellabas» ou des «jabadours», des «babouches» aux pieds et sur la tête, «tarbouche». Bien que ce soient généralement les proches qui s’occupent de l’enfant, certaines familles préfèrent s’offrir des «neggafates».
Une fois habillés tels les héros d’un conte des Mille et une nuits, les enfants se promènent avec leurs parents dans les principales artères de la ville sans oublier de passer par la case «photographe» afin d’immortaliser cette journée.