Vœux de nouvel an : Entre sincérité et hypocrisie

Toute fin coïncide avec un début. L’an 2018 a laissé place à 2019. Un début d’année qui sera rythmé, comme à l’accoutumé, par des vœux à l’égard de personnes considérées chères (amis, parents, enfants,…). Et si ces souhaits étaient dénués de sincérité?

Certes, on peut être sincère quand on souhaite de passer une bonne année à quelqu’un, mais quand on envoie un lot de mails ou de SMS à tout son carnet d’adresse, l’est-on vraiment? Car c’est impersonnel au possible. On écrit à des personnes dont on n’a pas pris de nouvelles depuis des mois, mais comme elles figurent dans le carnet d’adresse on leur colle le message.

« Bonne et heureuse année ». « Que Dieu nous donne longue vie! ». « Je vous adresse mes vœux, les meilleurs ». Ce sont-là quelques-unes des phrases qui seront prononcées ces jours. Les mêmes propos qui seront tenus par des hommes différents de race, de culture, de langue, de pensée. Et ne vivant pas tous sur le même continent. Les vœux de nouvel an s’appréhendent donc comme une coutume mondiale.

Par fidélité à la tradition, les humains formulent les mêmes souhaits à chaque début d’année. On peut donc formuler des vœux sans qu’ils ne soient l’expression de ce qu’on veut. Par exemple, vouloir du mal à quelqu’un tout en maquillant son vœu de beaux propos. Et justement, l’hypocrisie humaine s’exprime, de manière angélique, en début d’année.

L’être humain sait faire semblant. Il aime dire ce qui plaît à l’oreille, ce que l’autre veut entendre. Je peux vouloir que le diable emporte mon ennemi, en disant « que Dieu te bénisse! ». Dans ce cas, le « je vous adresse mes vœux, les meilleurs » est une subtilité du langage. Celui à qui s’adresse le message s’en réjouira, sans doute. Pourtant mes « vœux les meilleurs » seraient qu’il lui arrive un malheur.

En plus d’être hypocrite, l’homme est égoïste. Nul n’est assez altruiste pour penser aux autres avant soi. Dire à quelqu’un « que tu gagnes beaucoup d’argent cette année! » alors qu’on est soi-même pauvre, paraît insensé.

Bonne et heureuse année. Et après ? Quelle « bonne » action posera chaque humain pour que l’année soit « heureuse »? Si les bonnes paroles étaient sincères, les hommes ne se livreraient pas des guerres, pire manifestation de la bestialité humaine. Où est la sincérité quand je dis à mon frère « que la paix soit sur toi » et que, sitôt dit, je lève le glaive sur lui? Cette évidence accrédite la thèse que tout ce qui brille n’est pas de l’or. Et les propos mielleux, souvent trompeurs.

Par ailleurs, les humains n’ont pas les mêmes goûts. Les critères d’évaluation du Bien changent d’un endroit à l’autre, d’un homme à un autre. Instabilité des principaux moraux : le bon pour moi, mauvais pour l’autre. Voilà comment on offense souvent autrui en pensant bien parler.

Les hommes se réjouissent dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier. Au coup de minuit, ils s’embrassent, par naïveté, on croit en la sincérité des vœux de nouvel an. Attention! Les artifices de l’être humain n’ont pas de limite.

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